Du 11 au 31 janvier, la Galerie Claudine Legrand accueille le solo show de la peintre Christine Trouillet. Cette nouvelle exposition montre ses toiles tout en sobriété et en mélancolie.
À travers les délicates lueurs filtrant d’une fenêtre, on perçoit dans une chambre l’ombre d’une cravate défaite, on entend le grincement d’une porte, les pas frêles et graciles d’un humain quittant la pièce. On ressent aussi le poids d’une chaise vide. Le silence est pénétrant. Ces images qui nous saisissent sont issues de peintures montrant des espaces d’intérieur inhabités. Ces toiles à l’esthétique épurée sont celles de Christine Trouillet, peintre qui nous invite à vivre une expérience pleinement intimiste.
Elle nous mène dans des moments de rêveries, mais aussi de vertige. Vertige du vide, de l’absence, qui se dégage dans toutes ses toiles à l’apparence fantomatique. Ici, la représentation réussit à évoquer le souvenir par des couleurs vaporeuses tout en gardant la précision d’une nature morte. Les tableaux de Christine Trouillet ranimeront merveilleusement en tout un chacun la mélancolie de jours heureux. En contemplant ces toiles, où chaque coup de pinceau capture des instants d’éternité, le visiteur se remémorera des moments du passé qu’il aurait pu oublier. Il pourra ainsi faire la curieuse expérience mentale de voir des fragments de sa mémoire mis en chair.
Grâce à sa maîtrise des couleurs froides et à son travail de la matière, Christine Trouillet crée des halos de lumière qui confèrent à ses toiles un aspect presque spirituel. “Ce qui m’anime, c’est la trace que laisse derrière lui un être, l’impression de joie ou de mélancolie qui s’attache à un lieu une fois qu’il est délaissé” dit-elle. Et en effet, ici, fauteuils, tables et chaises semblent chargés d’une énergie singulière. Ces objets fidèles du quotidien n’ont jamais paru aussi mystérieux. Ils nous enveloppent dans la contemplation avec douceur et nous rappellent la beauté cachée derrière l’acte de contempler. Une poésie pure.
Emotions feutrées